Reviews for CYBION

Brett - K A L I S I A

Dreaded Moderator
Feb 26, 2004
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38
48
France
www.towerstudio.net
Here are the first reviews...

METALLIAN MAGAZINE said:
KALISIA - Cybion
Death Prog' Grandiloquent

Par où commencer pour vous compter l'histoire de Kalisia ? Par la démo Skies sortie il y a treize ans et qui a claqué tout le monde par son death metal avant-gardiste et unique. Par son maître d'œuvre Brett, producteur assidu (To-Mera, Akphaezya...), perfectionniste surdoué qui met enfin à jour son œuvre, et quelle œuvre ! Autant vous dire tout de suite que les fans de Dream Theater, Ayreon, Cynic ou Orphanage ne pourront qu'apprécier ce Cybion. Parfaite maîtrise d'un concept de plus de soixante-dix minutes divisé en vingt parties, la richesse musicale de ce dernier va bien au delà de nos espérances. Phrasés symphoniques aux précieuses ambiances, vous êtes rapidement plongés dans ce monde futuriste aux rythmiques complexes, chants féminins avec la chanteuse d'Auspex qui pose agréablement la touche "heavenly" et aux ambiances de toutes sortes surtout progressives. L'aspect symphonique et épique se fait aussi sentir et même si certains peuvent y trouver quelque chose de "kitsch", ces mauvaises langues ne pourront pas dénigrer le talent de composition et le travail gigantesque de Kalisia pour donner une suite logique à cette œuvre de soixante et onze minutes. Chants death metal puissants ou chants clairs nappés de solos plus techniques les uns que les autres, Kalisia n'hésite pas à introduire des phases où la puissance d'un death metal ne sera pas de trop, sans oublier quelques touches expérimentales ici et là. Cette ouverture d'esprit et cette grande richesse musicale aura sûrement permis à Cybion de ne pas se retrouver dans un monde musical plus futuriste que son même concept et permettra de remettre au goût du jour le véritable sens du mot "avant-gardisme". Un album exceptionnel qui se permet le culot de venir mettre quelques petits coups de pieds dans la fourmilière "du business metal" tellement insipide et sans véritable avenir... Cybion n'aura même pas droit à une signature sur un label intéressant pour le groupe... Que dire à ça sinon que c'est tout simplement une honte qui montre bien les goûts "commerciaux" des labels metal d'aujourd'hui. A signaler un deuxième CD pour ce splendide coffre incluant les titres de la fameuse démo, ainsi qu'un certain nombre de reprises avec des invités de renoms.

Fabrice Cassaro

Introduction à l'interview :
Depuis quelques mois et notamment quelques semaines, les fans de Kalisia sont en émoi. En effet après douze ans d'attente, Cybion, le deuxième opus sort enfin. Un album surprenant qui arrive à point pour défendre une musique intègre, intelligente et unique. Brett, le leader et compositeur principal l'a produit et réalisé entièrement, car Brett est aussi un redoutable producteur... To-Mera, Cynic, Freak Kitchen, Akphaezya, Auspex... et bien d'autres sont passés derrière les manettes de cet alchimiste...
Comment rivaliser et proposer quelque chose de frais après douze ans d'attente sans décevoir les fans de la première heure et convaincre de nouveaux fans que la musique de Kalisia n'est pas si complexe que ça. D'ailleurs, ceux qui aiment Dream Theater, Ayreon, Cynic ou Opeth se retrouveront sûrement dans Cybion. Trêves de bavardages, laissons la parole au penseur...

http://www.decibels-storm.com/albums/K/kalisia--2009--cybion.htm

DECIBELS STORM said:
KALISIA"Cybion"
(autoproduction -- 2009)

13 ans après la sortie de la démo « Skies », Kalisia annonce enfin son retour tant attendu ; l'enfant prodigue revient après moult péripéties, beaucoup de mystère et une très longue expectative pour un album annoncé et tellement de fois retardé. Enfin... l'année 2009 débutera donc avec « Cybion », le premier album de Kalisia, fruit d'un labeur de longue haleine et d'une technique tout bonnement extraordinaire.
Avant de découvrir la musique en elle-même, arrêtons-nous quelques instants sur le packaging. S'il s'agit ici d'un album autoproduit, ce n'est absolument pas un handicap ; l'investissement a été de taille et proportionnel à la qualité de la musique. Cela a permis au groupe de réaliser totalement son idée de concept album et d'aller jusqu'au bout de ce dernier, en matérialisant vraiment les ambiances, les thèmes, tant par l'image que par les textes.
« Cybion » se présente sous la forme d'un digipak somptueux, dans lequel vous pourrez découvrir deux cd's. Et oui, ça valait la peine d'attendre, car non seulement vous aurez le plaisir d'entrer dans le monde futuriste de Kalisia, mais vous pourrez aussi explorer leur passé avec le cd bonus. « Origins » contient non seulement quatre reprises de formations qui ont fait partie des inspirations du groupe (à savoir Dream Theater, Emperor, Loudblast et évidemment Cynic), mais surtout, pour tous ceux qui n'ont jamais pu l'écouter, la démo « Skies ».
C'est également à travers un livret véritablement divin, mis en valeur par des illustrations d'anticipation, que le contenu du concept album se délivre à nous en nous proposant une nouvelle langue qu'est le Kal. Rien que pour la beauté de l'objet, il vaut la peine d'être possédé, et c'est grâce à une attitude telle que celle-là que, même si nous ne ferons pas reculer le fléau du téléchargement, cela incite malgré tout à continuer d'écouter des albums sur un support physique. Pour tout amateur atteint par la « collectionite aigüe » d'objets avec finitions peaufinées, c'est du nectar...
Après cette courte digression quant à la qualité du packaging, il est temps maintenant de revenir au sujet qui nous intéresse le plus : la musique de Kalisia et le contenu de ce mystérieux « Cybion ».
Comment ont-ils évolué ? Quel genre de Metal propose le groupe maintenant, quelles sont les différences avec « Skies » ?
Tout d'abord, « Cybion », c'est une histoire racontée en un seul et unique morceau, lui-même divisé en plusieurs parties faisant intégralement corps avec le reste de l'environnement futuriste de Kalisia, et qui, prises séparément, ne donneraient absolument rien alors qu'ensemble, elles se complètent et forment un seul élément . Cette chanson évolue au fur et à mesure de l'écoute et on arrive facilement à la fin des 71 minutes.
Je dis facilement car même si la chanson est tellement évolutive dans son approche et qu'il est difficile de trouver une seule mélodie unique, a contrario, il est facile de s'en imprégner et de pénétrer dans le monde de Kalisia. Les mélodies, bien que complexes, offrent une ouverture à l'auditeur. C'est la compréhension qui est plus ardue.
La diversité est le maître-mot sur cet album... On a beaucoup parlé d'influences à travers Kalisia : imaginez qu'un Ayreon vienne à la rencontre d'un Dream Theater et d'un Cynic sur un thème aussi stellaire qu'Oxiplegatz dans une idée de concept album en un seul morceau comme l'avait fait Edge of Sanity avec « Crimson » avec, en plus, des touches futuristes à la S.U.P, ou du Bal-Sagoth...
Mais ne parler que de cela serait plus que réducteur et très minimaliste pour décrire la musique de Kalisia, car Kalisia, c'est Kalisia et pas un groupe fait uniquement d'influences.
On est ici face à la crème de la musique progressive façon française aux racines plus death metal ; chacun y verra, comprendra, interprètera ce qu'il voudra... Et voici ce que j'ai vécu : un voyage à travers les galaxies Kalisiennes... Je suis parti à la rencontre de la virtuosité musicale qui s'approche de la perfection dans l'ingéniosité. Cela posera sans doute problème, pas au plus grand nombre mais peut-être à une partie considérable de l'auditoire, au niveau de la capacité d'appréhender ce type de musique. Il n'y a pas véritablement de mot pour la décrire, il faut écouter ; Kalisia, on n'en parle pas, on l'écoute...
Les débuts de l'album sont orientés vers une musique plus symphonique, comme je le disais tout à l'heure à la manière d'un Dream Theater mais aussi d'un Ayreon ; j'ai eu les mêmes frissons que j'avais eu pour « Actual Fantasy », avec cette utilisation si particulière des claviers. A ce moment de l'album on a l'impression que Kalisia a abandonné ce côté agressif qu'il avait sur « Skies » et que leur musique s'oriente dorénavant vers cette symphonie cosmique accentuée par les choeurs.
Au fur et à mesure qu'on avance, on se rend compte qu'il y a une multitude de subtilités, de détails microscopiques auxquels il faut faire attention sous peine de passer à côté ; ce sont un peu les Léonard de Vinci de la musique progressive extrême...
Les passages sur « Aspiration Above » me rappellent Cynic, mais d'autres passages sur les autres parties de l'album me sont aussi restés en tête comme un patchwork musical... J'ai entendu ou cru entendre, ou simplement peut-être imaginé entendre, à la fin d' « Awkward Decision » qui est plus agressif, des parties acoustiques à la manière d'Empyrium ou épiques comme dans la B.O de Conan, alors que le début de « Blinded addict » est plus new age avec un semblant de musique classique espagnole. « Blessed Circle » est très funky, avec des cuivres, il me semble un peu stylé Isaac Hayes dans « Shaft » mais toujours sur ce fond de Metal extrême complexe et hyper technique... Dans « Distant chronicles », on trouve la douceur de cette voix féminine accompagnant un piano plein de mélancolie; plus loin, de l'orgue à la Doors, des trucs à la Era, une basse utilisée non pas simplement comme rythmique mais comme une guitare à part entière, des percussions drum'n'bass, des paroles en français... Même sur « Down below », ce souci du détail est encore mis en exergue lorsque le mot « shadow » est susurré juste une fois sur une fin de phrase comme s'il était impératif qu'il soit là à ce moment précis. Je vous livre un peu en vrac toutes ces choses, mais les changements de rythmes, d'ambiances sont tellement nombreux qu'on y passerait des heures. On retrouve en fait la musique du monde, celle de notre planète entière unie à travers le Metal à tendance extrême. Ce n'est pas un album de Metal, c'est un album de world music qui prend en compte toute la beauté des différents courant musicaux pour les réunir sur une seule chanson progressive. Il faut toujours être attentif au moindre élément pour ne rater aucun aspect, aucune tournure de riffs, sinon on risque de perdre le fil conducteur de l'album ; et les émotions qu'on pourrait ou aurait du ressentir seront en total décalage voire même absentes.
La deuxième partie de l'album se durcit, elle progresse plus vers la brutalité tout en conservant la musicalité, mais le death metal technique se fait beaucoup plus présent qu'en début d'album.
Un des passages les plus brutaux et violents est certainement « Confined/Contender » où il s'agit là d'un death hyper rapide ; la hargne de Kalisia explose et les amateurs d'extrême seront servis. Je citerai encore un morceau qui est « Contact experience » et qui commence avec une musique martiale au possible comme nos fameux Suisses savent le faire.
Certains ne comprendront pas pourquoi autant d'engouement et d'autres seront subjugués.
Mais il n'y a aucune place pour le hasard dans cet album ; tout a été calculé avec une précision d'horloger, chaque riff, chaque segment de chant a dû être pensé et repensé des dizaines de fois avant d'arriver à un résultat satisfaisant pour le groupe.
« Blinded addict »laisse un passage réservé à la basse pour qu'elle soit bien présente et se termine avec un effet oriental futuriste.
On ne peut pas vraiment détailler car il faudrait encore des dizaines d'écoutes pour décrire; c'est comme pour une épitaphe, on ne peut parler de la vie d'une personne que le jour de sa mort, et « Cybion » n'est pas près d'être oublié dans les esprits, d'autant plus qu'il s'agit plutôt d'une naissance...
La musique de Kalisia ne s'adresse pas simplement à un public de Metalleux et encore moins de Metal extrême, elle touche tout le monde par sa somptuosité.
Il a fallu attendre 13 ans, entre les deux productions de Kalisia... Combien faudra-t-il d'écoutes pour connaître par coeur l'album ?
Car effectivement, après de longues heures qui ne furent pas interminables, loin de là, chaque nouvelle écoute ouvre une autre porte interdimensionnelle et on découvre ce que l'on n'avait pas décelé aux écoutes précédentes. Figurativement, c'est un album « vivant », mobile, qui change constamment d'aspect.
Alors, il est certain que cet album divisera énormément... Je conçois que cela puisse faire fuir un certain nombre de personnes, mais malgré cela, une pensée unique en ressort : qu'on aime ou pas, Kalisia est inventif, créatif et sa musique est transcendante.
« Cybion » redonne ses lettres de noblesse à la musique prog, mais d'une manière personnelle, façon Kalisia. Pour terminer, je vous parlerai des guests qui ont apporté leur petite contribution à l'interprétation de l'album: parmi eux, on citera Angela Gossow, Arjen Lucassen, Paul Masvidal, Ludovic Loez.....
Alors, après une si longue attente telle Pénélope se languissant de son Ulysse, laissez-vous emporter dans l'Odyssée de « Cybion »...

Arzhu

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here's ours at eklektik-rock.com...

http://www.eklektik-rock.com/chro.php?chro=2129

Matt Moussiloose : Je n’ai pas peur de le dire, mes trompes d’Eustache n’ont pas été dépucelées par les accessoires d’usage. Mon hennissement natal ne fut pas Metallica, mon premier flirt avec le riff ne fut pas Iron Maiden, mon Virgile ne fut pas Death, ni Kiss, ni Bathory, encore moins Gojir… euh, arrêtons les frais. Non, l’instant avec l’ampoule qui fait “tilt” au-dessus de la pastèque, c’était Kalisia, ni plus ni moins, avec leur désormais presque mythique démo Skies, édité par Adipocere Records à l’été 1996. Pour un coup de foudre j’aurais pu plus mal tomber. Aux oreilles mal ramonées du padawan de base, Skies est un didacticiel de choix. Une prise de contact en douceur mais aussi en excellence avec un univers qui, ô stupéfaction, marie sans raccourci sommaire la caresse et l’uppercut. Mais quoi, on m’aurait donc menti, le metal ce n’est pas cette jungle hostile où rugissent d’affreuses bêtes sauvages dont la consommation astronomique de bière Leader Price n’égale que l’étroitesse du bulbe rachidien. A priori non, il fallait que j’en sache plus, le piège était refermé, et c’est donc Kalisia qui m’a mis le pied à l’étrier… pour mieux aller m’empaler par la suite sur lesdites affreuses bêtes sauvages avec le bulbe, mais c’est une autre histoire…

Anecdote mineure, mais qui en dit long sur la tendresse de mon rapport platonique avec le groupe. Alors quand douze ans plus tard, Kalisia émerge tel Hibernatus de sa capsule cryogénique, autant dire que j’ai les hémorroïdes qui s’écartent. Sauf qu’entre temps j’ai appris à relativiser l’ivresse des come-back improbables. Alors quid ? Eh bien on comprend vite que ce premier album est tout sauf un come-back improbable, et que si douze ans c’est un peu beaucoup, s’il y a forcément eu des hiatus et des blocages sur le chemin, Cybion ne peut être que le fruit d’un travail de longue haleine, rêvé d’abord, puis ébauché, ciselé, mûri, peaufiné, et enfin gardé au frais dans l’attente de la conjoncture qui allait lui donner sa silhouette finale.

Nous voilà donc avec un nouveau space opera sur les bras. Pas mal de groupes s’y sont essayés avec plus ou moins de bonheur. Je pense comme ça à Waltari, Darkspace ou Oxiplegatz, qui s’en sont tirés avec les oreilles et la queue dans des approches différentes. Je pense aussi à Vondur qui… bon je pense à Vondur, pas trop longtemps. Mais aucun de ces groupes, et sans doute des autres auxquels je ne pense pas, n’a abordé cette colossale entreprise avec des arguments techniques aussi affûtés. De ce point de vue là, Cybion est assez monstrueux, et il faut plutôt se tourner du côté d’Ayreon pour trouver, vocaux extrême en moins, trace d’un engrenage progressif d’envergure comparable au service d’une épopée taillée pour les studios LucasArts. Mais mon copain Angrom sera plus calé que moi pour faire le parallèle, s’il le souhaite. Ce que je peux observer, avec la naïveté de celui qui regarde cet album comme un gamin regarde s’abîmer une étoile filante, c’est que ces quatre segments fleuves, que j’imagine subdivisés en épisodes délimités par les événements de l’histoire – dont j’ignore le fin mot, à vous la surprise – s’enchaînent avec une fluidité redoutable. Et surtout, aspect fondamental pour tout individu allergique au tripotage gratuit, l’enveloppe globale prend immédiatement le pas sur le détail. Même s’il y a souvent des doigts dans tous les sens, même si certaines parties relèvent d’un kitsch prononcé, même s’il y a des plans electro qui hérissent les sourcils au premier abord, tout se tient au final. On a nettement l’impression d’être aspiré dans la chaîne et de traverser le film à la vitesse d’une météorite trimbalée de galaxie en galaxie – et c’est là que la comparaison avec Darkspace devient valide, tout dissemblables soient les styles respectifs.

Mais j’arrête illico de tartiner de peur que mon camarade ci-dessous n’ait plus de place sur le pain pour étaler sa confiture. Pour moi cet album se résume en un mot : stellaire !

Angrom : Ce qui frappe de premier abord chez cet album, longtemps considéré comme l'arlésienne de tout bon prog-metalleux qui se respecte, c'est sa grande cohésion. Etant donné que le groupe montpelliérain a appliqué à la lettre la maxime "cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage", on est en droit de se dire que c'est la moindre des choses, mais quand même. On est d'entrée pris sous le déluge de notes, on se retrouve de prime abord un peu perdu, mais au bout de quelques écoutes, le brouillard s'éclaircit et on commence a percevoir où le groupe a voulu en venir.

Les influences du groupe sont perceptibles tout au long du disque : on pense à Dream Theater - bonne période - évidemment, mais aussi à Pain Of Salvation ou bien sur à Ayreon, dont le mentor, Arjen Lucassen vient d'ailleurs faire une petite intervention vocale en forme de clin d'œil sur le titre "Cast Away". Mais le groupe peut également parfois sur les parties plus brutales, rappeler des groupes plus modernes comme les Néerlandais de Textures. N'allez pas croire toutefois que Kalisia est un vulgaire patchwork sans saveur des groupes suscités. Non, encore une fois, on sent que tout a été minutieusement ciselé, et si parfois un riff ou un solo peut rappeler un autre groupe, l'ensemble conserve une unité et surtout une identité propre.

Au niveau des vocaux, Brett Caldas-Lima, le chanteur de la formation, alterne avec brio les voix claires et une voix death "old-school" qui rappellera les grandes heures de leur cultissime démo Skies . Il est secondé par une chanteuse sur, certains titres, pour un rendu du plus bel effet. Il assure également les guitares avec brio, n'étant pas le dernier pour le riff précis et chirurgical, le contre-temps et la mesure un peu tarabiscotée. La majeure partie des leads est assurée, avec talent là encore par son compère Loic Tézénas, au manche bien affûté lui aussi ! Aux claviers, Laurent Pouget rivalise de virtuosité, même si parfois certains sons un peu kitch pourraient impressionner un Jordan Rudess pourtant expert en matière. Tout ce petit monde est soutenu par une session rythmique qui assure, elle aussi, rien à redire sur ce point : Thibaut Gérard et Laurent Bendahan font le boulot, et le font très bien. Attention, n'allez surtout pas croire que l'on a affaire à une musique froide et sans âme : toute complexe qu'elle soit, la musique de Kalisia privilégie également les émotions, et à l'instar d'Ayreon, par exemple, elle contentera tout autant le musicien fan de technique que le simple amateur de metal-prog en quête de mélodies et d'émotions. Kalisia met la technique au service de la mélodie, et certains passages restent en tête bien après l'écoute du disque.

Tout comme la musique, le concept semble fortement travaillé, et cela se voit rien qu'au niveau des titres des différentes sous-parties de l'ouvrage (l'album, composé d'un seul titre, est divisé en quatre parties, elles-mêmes divisés en sous-parties), qui jouent de manière assez élégante avec les lettres de l'alphabet. N'ayant malheureusement pas pu lire les paroles lors de l'écoute, il est assez difficile d'avoir un avis sur le concept, mais on peut le supposer tout aussi finement ciselé. Un petit mot sur la production, assurée par Brett Caldas Lima dans son Tower Studio, et dont l'expérience de producteur (Malmonde, To-Mera) a assuré à Cybion un son à la hauteur de la qualité des compositions.

"Cybion" transporte l'auditeur pendant une heure onze minutes et onze secondes (ca ne s'invente pas ! ) : à l'instar d'un voyage spatial, a parfois l'impression d'être secoué dans un champ d'astéroïdes, d'autres périodes sont plus calmes et laissent l'auditeur admirer l'immensité spatiale. Ce disque ambitieux, qui demandera de nombreuses écoutes pour être apprécié dans sa totalité, et révèlera sans doute bien des secrets avec le temps, est sans conteste l'un des disques les plus intéressants sorti en métal progressif depuis quelques années. Cybion est peut-être le meilleur trait d'union entre le metal progressif des années 90 et celui des années 2000. Un voyage temporel, donc en plus d'un voyage spatial ! Tout ce qu'on peut souhaiter à l'écoute de cet album, c'est qu'on attendra pas aussi longtemps le second disque de Kalisia

NB : l'album s'accompagne d'un second CD sobrement intitulé Origins, qui contient outre les morceaux de Skies (des indispensables, donc...), des reprises de Cynic, Dream Theater, Loudblast et Emperor sur lesquelles on retrouve quelques guests pas trop méconnus (Ludovic Loez, Angela Gossow...)
 
Merci :)

http://thrashocore.com/v4/cadres/in...v4/chroniques/chronique.php?chronique_id=2826

THRASHOCORE said:
KALISIA - Cybion : 9/10

Le nom de Kalisia ne dit sûrement rien à la plupart de nos lecteurs, ceux qui ont commencé à écouter du metal il y a quelques années, ou qui comme Keyser se contentent de lire la rubrique « brutal death » dans les pages jaunes. À vrai dire, je suis moi-même trop jeune pour avoir connu Kalisia quand ce groupe a percé dans le monde du metal français il y a de ça maintenant 13 ans avec Skies, la première démo du groupe qui est vite devenue sold-out. Alors que je commençais à peine à lire la presse metal à la fin des années 90, je voyais de temps à autre des « on attend toujours le premier album de Kalisia », mais ce ne fût qu'en 2002 avec le medley paru dans un sampler de Rock Hard que j'ai enfin pu mettre une musique sur le nom de Kalisia.
Et pour votre information ami lecteur, Kalisia ce n'est plus ni moins que le premier groupe de death metal progressif français à avoir vu le jour, composé de mercenaires de la scène que l'on a pu retrouver dans des tas de projets, parmi lesquels je retiendrai personnellement les excellents Chrysalis et Fairlight. Mais la figure de proue de Kalisia c'est bien Brett Caldas-Lima, producteur renommé dans la scène metal hexagonale (Malmonde, To-Mera, Akphaezya…), et surtout excellent guitariste, qui a joué dans Megadeth et s'est vu proposer le poste chez Cynic lors de leur reformation… rien que ça !

Mais je l'avoue, j'ai en face de moi un problème de taille qui m'empêche de pratiquer mon schéma habituel du petit chroniqueur illustré, c'est celui de décrire la musique du groupe. La base est assurément death metal, mais l'enrobage est extrêmement progressif. Décrire Kalisia comme un mélange entre Cynic et Dream Theater ne serait alors pas fortuit, mais je ne ferais qu'effleurer la véritable substance de ce que le groupe pratique. Parce qu'en plus de faire dans le death progressif, Kalisia s'aventure sur divers terrains tels l'électro, le jazz et quelques autres sur lesquels je peine même à mettre un nom. C'est toujours fait avec talent et une sacrée dose de culot, au risque de laisser de nombreux auditeurs sur la touche. Le plus simple reviendrait à lister les divers éléments qui parsèment les plus d'une heure de Cybion mais entre les divers types de chant (à peu près un par couplet à l'exception du chant death), les innombrables pistes de guitare, clavier, basse, les samples, etc… cette chronique serait aussi interminable qu'une soirée passée enchaîné devant le Téléthon. Le terme de « death metal progressif hybride » employé par le groupe lui-même reste le plus fidèle à une réalité bien plus complexe, à condition de s'imaginer une hybridation poussée à l'extrême !

Résultat j'ai été très surpris à la première écoute, certes soufflé par l'extrême richesse des compositions et la beauté des arrangements, mais je n'arrivais pas vraiment à savoir si l'album me plaisait ou pas. Après une ou deux écoutes attentives de plus j'étais fixé : Cybion est un grand album, mais ça faisait longtemps que je n'avais pas eu autant de mal à assimiler un album alors que je mange du Spastic Ink, Cynic et Theory In Practice au petit déjeuner ! C'est bien simple, Cybion s'avère être au même titre que le Crimson de Edge Of Sanity un seul et même morceau, d'environ 72 minutes (!) débordant de mélodies en tous genres et d'arrangements allant du très subtil à l'envahissant, d'une rare constance en termes de qualité. Car jamais les nombreuses voix, féminines, claires, ou death ne s'avèrent être énervantes ou envahissantes, elles sont admirablement justes, et parfaitement proportionnées. Mention spéciale aux vocaux death de Brett qui sont d'une qualité que n'importe quel groupe de death technique envierait.

Vous citer tous les passages mémorables de l'album me prendrait bien trop de temps, c'est pourquoi je ne citerai que les meilleurs, en particulier « Awkward Decision » et ses solos, à la guitare ou au clavier, tous plus magnifiques les uns que les autres, ou les joyaux de Cybion que sont les solos au début de « Blessed circle » et « Black Despair », ainsi que le lead central de ce dernier morceau qui est à tomber par terre… Toutes ces facéties mélodiques hautement jouissives ne sont pas sans me rappeler l'excellence des deux premiers Sadist, tant dans la façon de les amener que leurs arrangements.
Le triptyque « Blinded Addict », « Blessed Circle », « Blurred Exile » est vraiment ce qu'il y a de mieux dans l'album, et ce sont trois morceaux qui s'enchaînent sans même que l'on s'en rende compte, preuve une fois de plus que Cybion est bien une seule est même pièce, de très haute qualité pour ne rien gâcher. Et que dire de la production : mûrement réfléchie, formidablement bien proportionnée et allant encore au-delà de l'agréable, elle s'avère simplement parfaite pour une musique comme celle de Kalisia.

Je n'ai quasiment rien à reprocher à cet album, seuls le début de « Beyond Betrayal » et l'impression d'écouter un passage d'un album d'Era me rappelant les pubs de ma jeunesse et le début de « Contact Experience » aux sonorités un peu trop électro pour moi m'ont un peu déplu. Mais très honnêtement, ces arrangements passent comme une lettre à la poste une fois que les morceaux démarrent vraiment.
J'ai quelques petits regrets toutefois à formuler : la surabondance de plans tous plus savoureux les uns que les autres relèguent souvent la basse et surtout la batterie au second plan. Pourtant le bassiste est proprement formidable, et s'il s'avère toujours très audible quand on y prête un peu attention, on aimerait quand même plus de plans comme ceux qui suivent immédiatement le solo sur « Blinded Addict » ou « Blessed Circle », où il peut se lâcher complètement. Je regrette que le batteur ne se lâche pas lui aussi un peu plus : on sent qu'il est capable d'étoffer un peu plus son jeu et d'apporter une dimension encore plus profonde à Kalisia.

Mais assez parlé de Cybion, passons maintenant au second cd de l'objet que Kalisia nous propose. Quoi ? Vous croyez que vous n'en auriez que pour un peu plus d'une heure ? Et bien détrompez-vous ! Kalisia propose en plus de Cybion leur première démo Skies, entièrement remasterisée. Un cadeau idéal pour tous ceux qui comme moi écoutaient encore Nirvana quand le dernier exemplaire cet objet désormais collector a été reçu par son heureux propriétaire. A l'époque un peu plus death technique qu'aujourd'hui, Skies employait déjà la même recette que Cybion aujourd'hui, bien que le nombre de pistes et détails y soit un peu moins élevé que pour ce dernier.
Mais non content de nous faire profiter de sa désormais culte démo (si, si, j'insiste), Kalisia nous gratifie aussi de quatre excellentes reprises, très personnelles, avec de nombreux invités. Citons par exemple Ludovic Loez de SUP et le génial Paul Masvidal pour la reprise de « This Dazzling Abyss » de Loudblast, ou Angela Gossow de Arch Enemy et le formidable Christophe « 4 mains » Godin pour le chef d'œuvre de Cynic qu'est « How Could I » (Christophe Godin qui joue du Cynic : vous en rêviez, Kalisia l'a fait).
Ce cd bonus intitulé Origins fait donc à lui seul un peu plus de 55 minutes, additionné au presque 72 de Cybion font 2 heures et 17 minutes de musique, oui vous avez bien lu, tout ça pour la modique somme de 595 francs ! Euh… pardon, de 14 euros, je me suis laissé emporter par le personnage.

La longue attente qu'a suscité Cybion n'aura donc pas été vaine, le résultat allant encore au-delà de ce que j'espérais. On est bien loin du « tout ça pour ça » que redoute Brett dans l'interview qu'il m'a accordé (disponible en cliquant ici). Cet album est une petite merveille de metal hybride, à la croisée des chemins de nombreux styles, dont le maître mot est mélodie. Évidemment, le style de Kalisia ne plaira pas à tous, et c'est un euphémisme : il faut une grande tolérance aux divers genres mélangés avec talent, et surtout une grande persévérance, pour pouvoir apprécier Cybion à sa juste valeur. Mais il serait quoiqu'il en soit bien dommage de rater un si bon album, qui de surcroît m'a fait entamer mon année musicale d'une bien belle manière. Comme l'aurait dit Louis Amstrong : « c'est Cybion ! ».
 
http://www.french-metal.com/chroniques/kalisia.html

FRENCH METAL said:
Note : 19/20

Plus de 10 ans qu'il est attendu celui-là, l'arlésienne du metal français. Une décennie ça a dû être long pour ceux qui ont connu le groupe à la sortie de leur démo "Skies" en 1995. Démo qui avait d'ailleurs déjà fait pas mal de bruit à l'époque, et à coté de laquelle je suis honteusement passé. Séance de rattrapage donc avec ce premier album, et quel cours mes aïeux !!

Il y avait de quoi avoir peur pourtant en voyant les ambition affichées par les membres du groupe, à savoir pondre un pavé de 71 minutes constitué d'un seul morceau divisé en 4 parties, histoire de ne pas trop effrayer l'éventuel auditeur frileux. Les sueurs froides étaient inutiles, le sujet est ici maitrisé de bout en bout et rien n'a été laissé au hasard. Tout est impressionnant sur cette galette, la composition, les arrangements, la prod, le nombre de participants et surtout le nombre de styles visités. Et là vous vous dites : "Houlà ça sent le truc bancal qui part dans tous les sens ça !". Effectivement ça part dans tous les sens et c'est là que c'est fort, parce que tout s'enchaine parfaitement, sans interruption. C'est fluide, ça coule de source et on est sans cesse estomaqué par cette facilité à passer du coq à l'âne.

Bon à la base le tout est construit sur des fondations death et des vélléités progressives assez marquées, mais à coté de ça c'est un vrai festival. Du growl, du chant clair, du chant féminin, des claviers, des passages acoustiques, des passages death, des choeurs partout, du saxo... Et malgré la complexité évidente des compositions, on se retrouve totalement happé dans leur univers avec une déconcertante facilité. C'est paradoxal et c'est donc là aussi très fort, ça aurait facilement pu devenir indigeste. Mais le travail a été tellement bien fait qu'on se laisse embarquer sans aucune résistance, quitte à revenir fouiller l'album indéfiniment dans ses moindres recoins pour y dénicher des détails qui nous auraient échappé. Et croyez moi aux premières écoutes ils seront nombreux, il y a tellement d'informations qu'il est impossible de tout assimiler d'un seul coup. D'ailleurs le niveau technique des musiciens est lui aussi assez affolant, des plans de fous furieux, des contre-temps en veux tu en voilà et des solis à pleurer.

Pour vous donner une idée de l'ensemble on pense immédiatement à la bande originale metal d'un (éventuel futur ?) film. Le sujet s'y prête bien d'ailleurs, un concept-album fortement teinté science-fiction, pour lequel un langage a entièrement été créé, le "Kal". Alors bien sûr les puristes pour qui le metal doit être vierge de toute influence extérieure risquent fort de rester sur le pas de la porte. Les autres se feront un malin plaisir d'aller visiter le monde de Kalisia et de profiter de ces quelques heures de voyage dans d'autres sphères.

Et que ceux ci ne s'inquiètent pas, l'attente en valait largement la peine et je pense que vu l'ampleur pharaonique du projet et sa qualité, on en parlera encore dans 10 ans. Je tiens aussi à préciser que l'album paraitra sous la forme d'un double cd qui comporte en plus de l'album, la démo "Skies" remasterisée ainsi que 4 reprises de Cynic, Emperor, Loudblast et Dream Theater sur lesquelles nous pouvons apprécier la présence d'invités de marques. Citons entre autres Angela Gossow, Arjen Lucassen, Paul Masvidal ou encore Ludovic Loez. Ces 4 groupes constituent d'ailleurs certaines des grosses influences de Kalisia et peuvent donner une idée de la complexité de la chose. Les illustrations du livret sont magnifiques et toutes les paroles sont bien entendu incluses, du très beau boulot.

Je ne vais pas détailler le contenu de "Skies", la chronique a déjà été faite sur ce même site, mais je dois dire que cette version remixée et remasterisée a bénéficié d'un énorme traitement. Le son est beaucoup plus puissant et clair que sur la version d'origine. Rien n'a été ré-enregistré, on peut même encore entendre quelques pains d'origine qui étaient un peu plus discrets sur l'ancienne version, mais vraiment pas de quoi gâcher l'écoute. D'ailleurs en enchainant "Skies" et "Cybion" on se rend compte que la personnalité de Kalisia était déjà bien marquée dès le début et qu'elle s'est affirmée et définitivement imposée sur le petit dernier.

En tout cas il est clair qu'on ne fait pas les choses à moitié chez Kalisia, entre le packaging, la musique et le concept on en a pour notre argent. Et c'est d'autant plus respectable quand on sait que tout ça est autoproduit et donc financé par le groupe, si ça c'est pas de la foi je ne sais pas ce que c'est. Pour finir je ne rajouterai qu'une petite chose, il est fortement conseillé d'écouter "Cybion" d'une traite. C'est comme cela qu'il a été conçu et c'est comme cela que vous pourrez en profiter pleinement.

Murderworks
Janvier 2009
 
http://www.noise-web.com/chroniques/2009/kalisia.htm

NOISE-WEB said:
Genre : Melodic Progressive Death Metal
9/10

Mettre 10 ans pour finaliser un album, aussi ambitieux soit-il, c'est long, très long et vaut mieux donc ne pas se planter sinon, on n'a pas l'air con, surtout que l'enregistrement de cette pièce monumentale a démarré en 2003 ! C'est la gageure que viennent de réussir haut la main les Montpelliérains de Kalisia, avec ce disque de prog death pour le moins fouillé et impressionnant ! D'autant plus impressionnant que devant la complexité du projet, toutes les maisons de disques ont fui une par une (le packaging - superbe, il n'y a pas d'autres mots - est aussi monumental que l'œuvre et sortir un 1er album avec un CD bonus fait aussi peur !!) ! Du coup, le groupe a du se résoudre à tout faire en auto-prod, mais heureusement, Season Of Mist est venu à la rescousse du groupe pour distribuer enfin la bête dignement chez nous !

Le fait que tout ait été fait en auto-prod, sur un laps de temps assez long, dessert quelque peu le son, qui manque un peu de puissance mais c'est le seul défaut que nous trouverons à l'album, car Kalisia œuvre dans une sorte de prog death influencé par Dream Theater et Cynic, tout en étant plus agressif. Le groupe s'est lancé avec cet album dans un concept futuriste nomme Cybion, et même si l'album est découpé en plusieurs pièces pour s'y retrouver, la musique est à appréhender dans son ensemble car de nombreuses ambiances (voix death, vocaux féminins, guitares agressives ou au contraire planantes, synthés, piano, basse technique…) illustrent les différents passages de l'histoire. Cet album est d'une richesse musicale incroyable d'autant que Kalisia (enfin, son mainman Brett Caldas-Lima) est même allé jusqu'à créer un langage unique et universel, avec sa calligraphie propre et ses règles grammaticales !!! Décrire les différents passages prendrait des heures ; tout ce qu'on peut vous dire, c'est qu'un album comme ça en France, il n'y en eu que très peu (le seul auquel nous pensons est le dernier des malheureux Symbyosis).

Non content de nous en mettre plein la vue et plein les oreilles avec le premier CD, le groupe a poussé le vice jusqu'à sortir l'album avec un CD bonus qui se découpe en deux parties. La première partie présente leur démo Skies, sortie en 1995, qui se monnayait à plus de 100 € sur e-Bay ! Le groupe a donc remasterisé et remixé la bestiole et vous en aurez donc pour votre argent, d'autant que la deuxième galette se termine par 4 reprises où apparaissent des gens tels qu'Angela Gossow et Christophe Godin (sur le "How Could I" de Cynic), Ludo Loez et Paul Masvidal (sur la rareté "In Dazzling Abyss" de Loudblast, passée à la moulinette prog-death de Kalisia) !!), tandis que des artistes comme David Scott McBee, Tom McLean et Charly Sahona apparaissent sur "A Fortune In Lies" (Dream Theater) ou encore Sonm sur "I Am The Black Wizards" d'Emperor !! Rien que ça !

Bref, allez faire un tour sur le site du groupe, achetez-leur directement cette œuvre monumentale pour seulement 14 € en digipack ou 3€ pour la version mp3 (!!!), c'est tout ce qu'on peut vous dire ! Des albums de prog-death comme celui-là, il n'en sort qu'un par décennie, surtout avec un tel packaging et un CD bonus qui poutre !! Kalisia, la révélation de 2009 !!
 
Bof!

:)

Thanks for the CD Brett! It's a real work of art (and the music's not bad either :p). There's so much on here it'll be a while before I can take it all in, but it sounds good to me so far!

The players you have on the 2nd CD are amazing! I'm ashamed I didn't make more of an effort and use some proper gear to record with :S

Best of luck!

Tom
 
http://progressia.net/index.php4?ru...42&PHPSESSID=0d0cdda13a7235c17663802790b2a8e9

PROGRESSIA said:
Originalité : 9/10
Interet : 10/10
Production : 7/10
Note globale : 9/10

Patience est mère de toutes les vertus. Ainsi se résumerait l'attente, longue d'une décennie, depuis les premières annonces émises d'un album mis en chantier par le groupe originaire de Montpellier, et qui en 1995, avait quelque peu ébranlé le paysage français du metal progressif en proposant la démo Skies. Quatre titres qui démontraient brillamment que les Français, quand ils le voulaient, pouvaient mettre un coup de pied dans la fourmilière fossilisée de la production artistique hexagonale.

Brett Caldas-Lima, meneur de troupe, encouragé par les louanges qui ne cessaient de pleuvoir à leur égard, a donc entrepris de réaliser un album qui surpasserait les espérances suscitées par Skies. Perfectionniste et soucieux du moindre détail, l'embryon de Cybion a évolué au gré des années pour devenir un monstre, qui telle la créature de Frankenstein, aura eu raison à maintes reprises de son concepteur. Car il est apparu très vite que la concrétisation d'un tel projet demanderait du temps et des efforts à ne pas négliger pour mener la barque à bon port. Entre les galères d'enregistrement, la planification des emplois du temps des musiciens et des invités, les ennuis techniques, et toujours cette envie de repousser plus loin les limites pour proposer une oeuvre parfaite, les années se sont écoulées.

C'est finalement en 2008 que les rumeurs se font du plus en plus insistantes. Ll'arrivée de ce morceau de soixante-et-onze minutes est imminente, programmée pour le début d'année 2009. Entièrement conçu et produit par le groupe dans toute sa phase de réalisation, de l'écriture des riffs et de l'histoire jusqu'au pressage des disques, sans aucun appui de maisons de disques, jugeant suicidaire d'apporter une aide quelconque dans le financement d'une telle entreprise, Cybion voit le jour, prêt à en démordre sec pour prouver sa légitimité d'exister.

Déjà culte avant sa sortie, au vu de l'échauffement des nombreux fans sur le pied de guerre et des journalistes qui n'attendent que d'affûter leurs stylos pour déverser leur points de vue, Cybion se révèle enfin au monde. Effectivement, Kalisia a vu grand, très grand et a façonné un morceau conceptuel où s'entrecroisent des milliards d'idées, chacune pensée avec une minutie d'horloger, réglée comme du papier à musique, et dont les schémas rythmiques et la diversité des ambiances se suivent avec un naturel sidérant. Le travail de composition est proprement remarquable, l'agencement entre ce conte de science-fiction et la musique interprétée est séduisant. L'unité de l'ensemble est d'une solidité rarement égalée.

Kalisia poursuit sans relâche sa démarche musicale en abordant le metal comme une grande pièce de théâtre, en plusieurs actes, ouvre des portes vers une recherche stylistique de ce qu'on peut proposer de mieux dans le death progressif depuis vingt ans. Le groupe parvient ainsi à apposer sa marque de fabrique par cet entrelacement d'idées puisées dans les différentes déclinaisons du metal technique, mélodique, emphatique et use de la technologie sans exagérer pour barioler son univers philosophico-anticipatif de couleurs froides et déshumanisées. Dur d'extraire des influences tant les musiciens prennent à contre-pied l'auditeur pour ne pas lui faire perdre le fil. Il est en outre plaisant de retrouver cette griffe dans la composition qui ont fait les beaux jours de Skies.

Malgré les retrouvailles festives, dur de ne pas avoir l'oreille qui frétille par la production sonore – certes faite à la maison – figée dans les années quatre-vingt-dix, chevauchant néanmoins sur de nombreux passages, sûrement écrits sur le tard, les années 2000. Peut-être pourrait-on penser que l'écriture de Cybion se réfère à des époques précises de sa conception et donc forcément colle naturellement et inconsciemment avec le propos. L'ensemble reste toutefois largement clair pour ne pas avoir de mal à discerner les instruments et à se laisser charmer par le contenu.

Le baptême du feu est donc relevé avec brio. L'acharnement dont ont fait preuve ces musiciens est à l'image de ce disque : recherché, ambitieux, riche et abouti. Cybion est dantesque, quoiqu'il en soit. Les honneurs doivent être vivement promulgués devant l'accomplissement de ce travail de longue haleine tant dans sa forme que dans son fond. Il serait également stupide de ne pas se procurer cette pierre angulaire du metal français, lorsque le prix pour ce superbe digipak défie toute concurrence et dont les fonds reviennent directement aux musiciens par leur investissement quel qu'il soit, mais surtout par la présence du disque bonus Origins contenant la démo remixée de Skies, épuisée depuis longtemps et des superbes reprises qui le composent. Un grand bravo messieurs pour cette initiative titanesque, osée et démesurée, nous vous saluons bien bas !

Antoine Pinaud
 
http://www.powerofmetal.dk/reviews09/kalisia_review.htm

POWER OF METAL said:
Rating: 93/100

Cybion is an anticipation concept album. It is one epic piece, but is divided in 20 parts to have some reference points for the listener. 13 years after their demo here is their first complete album. There was not a record company that dared to put some money in the band to release it. They all think there is no market for it. The only fortunate thing about it is that the French had no pressure from any company. Therefore they could work for more than 10 years on this album.

Like a movie you have to listen to the complete album to get the right feeling and impression. The bottom-line is that this is a kind of melodic death metal with grunting vocals, but this is combined with clean singing parts, melodic serene parts, many tempo changes and the progressiveness of a band like Dream Theater. Besides these influences there are too many other bands that can be mentioned as influences.

After a movie kind of intro the band starts rather heavy. After a few minutes the complexity of their style takes form. With female vocals, weird sounds from out of space and soundtrack-like musical parts woven in between the heavy parts and it still doesn't turn into a mess. The band has the ability to keep it interesting and even after 10 times listening you still hear new interesting things. Next toDream Theater, bands like; Cynic, Ayreon, Ramstein and a lot of death metal combo's are influences, I even hear some big band and black influences.

To give the concept more form, the band even created their own language called Kal. In the bands view they can create more poetry in their lyrics using their own language. Maybe that is truth, but I can only say that it is no problem listening to it. The CD is available only as a deluxe digipack. In that pack they also put an extra bonus CD called 'Origins'. Together with a few other songs they recorded some covers from bands they admire. On this one you find cover songs of DreamTheater - 'A Fortune in Lies'; Cynic - 'How Could I'; Emperor - 'I Am the Black Wizards' and Loudblast's - 'The Dazzling Abyss'. All performed very well, an ode to their heroes.

If you are still not convinced, maybe the last thing to get you that far to order this album is the names of some guest musicians. Angela Gossow (vocals), Arjen Lucassen (vocals), Paul Masvidal (guitar solo), Tom Maclean (guitar solo), Andy Sneap, David Scott McBee (vocals), Christophe Godin (guitar solo) and a lot of others are on the list.

For all the other details you can visit the bands website. Readers, do yourself and the band a big favour, BUY this one, you get yourself one of the best records of 2009 and personally I have already found one that is going to be in MY END OF THE YEAR LIST!!
 
http://www.spirit-of-metal.com/album-groupe-Kalisia-nom_album-Cybion-l-fr.html

SPIRIT OF METAL said:
Note: 20/20

Dans le royaume de l’expérimentation musicale et de l’avant-gardisme, Meshuggah, Devin Townsend, Neurosis ou encore Beyond Twilight sont devenus avec le temps monarque de leur propre empire dictatorial.
Kalisia avait tenté, il y a de cela quatorze ans, de franchir les portes de ce vaste univers avec une première demo intitulé "Skies" ayant déployé un monument de louages et un impact sur le metal français très important avant de retomber dans un anonymat aussi étrange que pesant. 2009 sera l’année de Kalisia ou ne sera pas, mais la qualité quasiment indescriptible de "Cybion" nous permet d’y croire.

Le premier détail qui surprend est que le retour des français est effectué avec une prise de risque maximal, avec un concept musical extrêmement ambitieux et complexe. Le groupe s’attarde sur les sentiers escarpés et sinueux de la chanson unique. Meshuggah, Dream Theater, Devin Townsend, Fates Warning ou encore Beyond Twilight ont déjà tenter l’aventure et peut on réellement réussi.
Meshuggah péchait par une approche trop linéaire de son "Catch 33", Dream Theater, Fates Warning et Devin Townsend ne proposèrent pas véritablement de chanson unique mais un panel de morceaux plus ou moins raccrochés à un thème initial (c’est flagrant sur "A Pleasant Shade Of Grey" et "Synchestra" !). Beyond Twilight, avec son inestimable "For The Love of Art and the Making" (sans doute un des plus grands albums progressif de tous les temps) arrivait cet exploit en jouant sur la multiplicité des compréhensions et approches possibles.
Mais Kalisia pourra se targuer d’être un des premiers à aller jusqu’au bout de son concept, savoir ne proposer qu’un seul et unique titre sans structure interne individuel, avec un concept complet possédant un début et une fin.

Bande original d’un film déjà écrit, celui de "Cybion", l’album est un long défilé d’images et d’atmosphères distillés en une heure, onze minutes, onze secondes (c’est également le plus long dans sa catégorie) divisé en quatre grandes parties conceptuelles : "Revelation / Elevation / Regression / Extinction".
Décrire la musique de "Cybion" ? Pari presque irréalisable tant sa richesse dépasse probablement les pensées initiales de leurs créateur, Brett Caldas-Lima et Laurent Pouget en tête, respectivement chanteur / producteur / guitariste et claviériste, de par son ambition et sa démesure.
Les premières écoutes sont obscures, pas désagréables mais difficile car les points de repères sont absents, mis à part un thème musical revenant plusieurs fois dans l’album, mais toujours joué d’une façon différente. Décrire Kalisia comme du death progressif serait réducteur. Cette musique-ci semble descendre des cieux, elle est frappée par la grâce et la beauté sans jamais perdre de vue une certaine brutalité musicale. Parfois violent, "Cybion" préserve une beauté quasi-surnaturelle tout au long du périple initiatique de ses personnages découvrant des formes de vie nouvelles sur Jupiter.

Lors des premières plongées dans ce monde, beaucoup de noms viennent à notre esprit, occultant sans doute trop vite la personnalité des montpelliérains. Cynic, Emperor, Dimmu Borgir, Division Alpha, Samael, Vader, SUP et évidemment Ayreon traversent notre subconscient lors de passage souvent infimes et trop éphémères pour que l’on s’en souvienne la seconde d’après. Probablement dû à sa richesse de prime désarmante, l’auditeur recherche inconsciemment des points de repères avec l’extérieur afin de ne plus être totalement seul…point de repère s’effaçant au fur et à mesure des découvertes.
Si la production me rappelle personnellement le "Puritanical Euphoric Misanthropia" de DB en raison de sa puissance démentielle mais doté d’une clarté hallucinante, la musique devient de plus en plus personnelle avec le temps, dépassant de loin le simple patchwork d’influences.
"Cybion" est un album qui respire, vivant à la mesure de ses personnages, et ainsi allant à l’inverse de l’aspect monolithique d’un Meshuggah. Il conviendra également de saluer comme il se doit la performance exceptionnelle de Laurent Bendahan derrière les futs, véritable poulpe tentaculaire réalisant des prouesses techniques ahurissantes.

S’ouvrant sur quelques voix robotiques, l’atmosphère moderne nous renvoie immanquablement à un "Chaos" de Ayreon ou un "Be Careful It’s My Head Too" de Beyond Twilight. Mais Kalisia subjugue dès les premiers instants car, loin, très loin de "Skies", Cybion dévoile un monde symphonique superbement beau et grandiloquent, presque paisible avant de nous plonger dans un univers sombre avec l’intrusion de chants dark dans la langue du Kal, langage totalement inventé par le génie créatif de Brett.

Décrire de façon exhaustive Cybion serait sans doute trop long, le fait d’en faire le tour une prétention dont je n’oserais prétendre jouir, tant il semble inépuisable artistiquement.
Pour un "Black Despair" incroyablement technique, doté de solos de guitare innommables dans un genre typiquement progressif, tandis que la batterie nous martèle le crâne (combien de bras possède-t-il ?), comment ne pas évoquer la diversité de cette œuvre?
Car la grande réussite de ce disque sera de proposer des ambiances singulièrement différente sans pour autant quitter ne serais-ce qu’un instant un univers typiquement métallique. Un space opera ("Blurred Exile" notamment, avec son atmosphère spatial et ses samples évoquant le passage de vaisseaux spatiaux me donnant envie de qualifier la musique de "Star Wars metal" !) puisant sa richesse autant dans le death, le heavy, l’expérimental que dans l’heavenly. La présence continuelle de la chanteuse d’Auspex apportera un aspect encore plus cinématographique, en plus du chant proprement incroyable de Brett, passant du grunt le plus sauvage et schizophrénique (le très violent avec blast "Confined Contender"), au clair torturé ("Crisis Bleedings") en passant par les vocaux trafiqués et industriels à la SUP sur "Contact Experience".

Mais outre ces références métal, Kalisia n’hésite pas à passer dans des univers electro ou encore dans des ambiances éthérées et spirituel sur "Beyond Betrayal" que l’on pourrait rapprocher d’un Era ayant croisé lors d’une étreinte charnelle Division Alpha. Splendide. Et comment passer sous silence le magnifique "Blinded Addict", à l’ambiance gypsy couplé à des cuivres renvoyant au madman. Les nombreuses interventions au piano, virtuoses et touchantes évoqueront les symphonies inégalables d’un Finn Zierler, pleine de sensibilité et de poésie (Laurent Pouget réalise un travail colossal !).
Il y a également ce "Blessed Circle", divinement funk. Les batteurs admettent volontiers que le funk est le genre musical le plus difficile à jouer en raison de ses contretemps fréquents et ce passage fini de dévoiler un talent définitivement unique.
Un potentiel technique semblant infini mais étant utilisé avec beaucoup de parcimonie (bien que les solos de Loïc Tézénas soient des pièces harmoniques ultimes !), sans aucune démonstration inutile. Il en ressort une grande intelligence d’écriture, ainsi qu’une maturité peu commune, où l’individualité semble s’effacer au profit de l’art musical.

De plus, le concept et la musique forme un bloc incroyablement lié. La première et la dernière partie renvoyant à des sentiments communs (alpha-omega d’une œuvre) tandis qu’"Elevation" semble être une quête spirituelle de la sagesse et de la culture.
La découverte et l’apprentissage des personnages passent par les passages les plus expérimentaux de l’album, allant du funk à l’electro en passant par les cuivres et le progressif. Une ouverture d’esprit se radicalisant sur "Regression", dévoilant les paysages musicaux les plus brutaux de Cybion, comme si la régression passait inéluctablement par la violence organique. Un bien sombre constat.

Un album unique, incroyable où la musicalité se joue la puissance et l’ouverture d’esprit progressive. "Cybion" semble être la matérialisation d’un absolu métallique attendu depuis toujours, sa difficulté d’accès demandant une concentration malheureusement trop souvent absentes des produits (c’est pourtant le terme !) musicaux actuels. C’est sans doute pour cette raison que cet album aussi exceptionnel qu’unique n’aura pas trouvé de label pour le distribuer.
Ce qui ne l’empêche pas de se présenter sous la forme d’un luxueux et magnifique digipack d’une blancheur éclatante et au livret de trente-six pages prenant la forme d’une mine d’or conceptuelle, retraçant toute l’histoire tel un synopsis littéraire.

"Cybion" est au metal ce que Les Fleurs du Mal sont à la poésie, possédant l'envie intrinsèque de l'exploit et du dépassement personnel. Une œuvre dérangeante et avant-gardiste, peut-être un peu trop en avance sur son temps pour être comprise mais qui fera immanquablement parler d’elle dans les années à venir. Car il est assez impressionnant pour trôner seul dans une discographie mais permettre à son géniteur d’accéder à un statut d’artiste culte.
"Mourriez-vous plutôt que de vivre seul ?" La réponse se trouve là, tout près, dans l’absolue et infinie grandeur d’un mythe qui deviendra avec le temps fondateur…

Eternalis

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En attendant la chronique de "Cybion", encore en préparation, je tenais à dire quelques mots sur "Origins", le second cd bonus de cette gigantesque œuvre.
Comme beaucoup le savent, Kalisia c’est avant tout une demo culte ayant fait parlée d’elle même au-delà de l’océan : Skies.
Je ne m’appesantirais pas énormément sur elle, la chronique la concernant étant on ne peut plus explicite.
Si elle fait aujourd’hui pale figure face à l’imposant et impressionnant concept de "Cybion", d’une richesse aussi rare que salvatrice, elle dévoile tout de même des ambitions et un talent musical rare. Le premier titre, "Tower Of Vanities", d’une longueur de dix minutes, est par exemple très impressionnant, autant dans sa structure très complexe (que de changements de rythmes, surtout du côté de la batterie…et c’est encore pire sur "Cybion" !) que dans les influences relativement bien digérées (absentes aujourd’hui car largement plus original et unique dans son approche) de Cynic et Emperor notamment.

Mais l’intérêt de ce "Origins", outre le fait de découvrir cette démo pour certains (de plus remasterisée entièrement sans aucun ajout !), se situe au niveau des autres reprises jouées avec des invités de renom.
Le son, proche de celui de "Cybion" (je lui reproche une puissance légèrement inférieure), est très clair et ample, d’une diversité et profondeur incroyable. Car s’attaquer au culte "I Am The Black Wizards" d’Emperor n’est pas une mince affaire, d’une noirceur sidérante, interprété en grande partie par Sonm, vocaliste de Forest Stream. Magique.
Kalisia devient également le premier groupe à reprendre les précurseurs que représente Cynic, avec "How Could I", dernier chapitre de l’inestimable "Focus". Ici, en plus du chant guttural très puissant et désenchanté de Brett Caldas-Lima (chanteur, guitariste et producteur) s’ajoute les vocaux abyssales de la miss Gossow pour une osmose quasi parfaite entre les deux. Le morceau, parfaitement reconnaissable arrive néanmoins à s’imprégner du style de Kalisia.
La maitrise technique est sidérante et la complexité des riffs est interprétée dans une perfection quasi absolue.
Pour terminer ce tour d’horizon de ce disque bonus (le petit hors d’œuvre en quelque sorte !), je n’évoquerais pas la reprise de Loudblast, ne connaissant pas l’originale mais parlerais de la curieuse reprise de Dream Theater. En effet, les français ont décidés de reprendre un titre si vieux (1989, avant "Images and Words") que je n’ai découvert que suite à l’acquisition de "Cybion" (pour voir les différences). Et il n’est presque pas surprenant de remarquer que la version de Kalisia est nettement supérieure à l’originale, autant en termes de production que de technique pure. Et David Scott McBee, chanteur de hard rock américain, possède une voix réellement splendide et pleine d’émotion. Certainement la plus belle reprise du disque (la ligne de piano originelle est superbe !).

Bref, voici un petit avant-gout avant la véritable chronique de l’album (passionnant mais si complexe que je ne désire pas me presser) qui s’annonce d’or et déjà comme une des plus grosses baffes de ce début d’année 2009, une claque d’une violence dont je n’ai pas ressenti telle intensité depuis les exceptionnels (quoique très différents) "The Second Renaissance" de Kadenzza en 2005 et "For The Love Of Art And The Making" de Beyond Twilight en 2006 !
A bientôt donc !
 
petit scan du commentaire de l'extrait de Cybion dans le dernier rock hard :
kalisi10.jpg
 
http://www.progressive-area.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1007&Itemid=2

Originally posted by PROGRESSIVE AREA

Bienvenue dans histoires extraordinaires.
Je suis chrismetal Bellemare, je vais vous raconter une histoire formidable.

Nous sommes en 1997, dans la ville de Montpellier, dans le Sud Est de la France. Quatre jeunes gens dont Brett le createur, ont un groupe KALISIA qui existe depuis trois ans et ils viennent de sortir "Skies" leur premiere demo.
Le groupe officie dans un death progressif de haute volée inspiré par les plus grands : DREAM THEATER, CYNIC et bien d'autres.
Comme dirait mon confrère Olivium : "Enfin un groupe de prog qui ne copie pas DREAM THEATER".
SKIES fut la révélation francaise, meilleure demo francaise cette année là. Des titres techniques, un grand sens de la mélodie, la presse et les auditeurs sont scotchés. Tiré à 1500 exemplaires (aujourd'hui épuisés), KALISIA fut proclamé meilleur groupe francais. Les leaders dans leur style, le death progressif. Ils firent peu de concerts mais de qualité avec des groupes de qualité.
J'ai eu la chance de les voir jouer au Nuclear Festival près de chez moi. Et là ce fut le drame, le groupe décida de disparaitre, trop de pressions ? plus d'envie ?
Non loin de là, KALISIA voulait se mettre à l'écart pour l'écriture de leur premier album manière de faire un concept-album de haute volée.
Les difficultées arrivèrent : problèmes de line-up, d'argent et autres. En plein milieu de leur succès avec "Skies" , le groupe ne se fit plus entendre. Pari risqué sachant qu'ils pouvaient perdre leurs fans, mais non au contraire et heureusement ils prirent leur mal en patience et restèrent fidèles à KALISIA. En 2002, la presse leur demanda des nouvelles, du son, de la nouveauté quoi !
Le groupe fit un medley bande-annonce de "Cybion", leur concept album et on pouvait présager du très bon en écoutant ce medley.
"Cybion" allait être énorme !

2003, début de l'enregistrement de "Cybion" : batterie, basse et presque toutes les guitares sont enregistrés et même du violon ! L'illustration de cet album prend forme et ce sont deux illustrateurs experts en 2D et 3D qui feront le visuel.
2004, et c'est là que tout à coup, la malchance arriva avec encore des problèmes techniques, musiciens qui décidèrent de partir etc...
Malgré cela, les parties de chant feminin sont enregistrées et re-scoop, il y aura aussi de la flûte traversière et du saxophone...

Entre 2005 et 2009, les étapes furent difficiles : plannings, drames perso etc... Cela a ralenti KALISIA mais pas sa motivation.
Pour la sortie de "Cybion", le groupe a decidé de rajouter un CD bonus : la démo "Skies" remasterisée ainsi que quatre reprises de leurs groupes préférés. Soit plus d'une heure de musique en plus, ce qui n'est pas rien.
La recherche d'un label pour "Cybion" fut un échec, en effet les mêmes excuses revenaient :
- concept album trop risqué pour un premier album.
- packaging trop luxueux.
- second CD pas forcément necessaire.
- investissement financier trop important.
Malgré ce semi echec, KALISIA voulait absolument sortir ce concept. Ils avaient foi en leur musique et en leur produit et ces années de dur labeur ne seraient pas perdues. Ils décident alors de sortir "Cybion" en auto-production, en finançant tout en ayant donc le total contrôle de leur album. Ils savent qu'ils ont un album unique et ils le sortiront coûte que coûte. L'album sera donc en précommande sur leur site pour le digipack et en téléchargement légal pour la version simple.

2009, "Cybion" est sorti de son antre, nous allons pouvoir l'écouter.
Il est composé d'un seul morceau divisé en 4 parties :
Revelation / Elevation / Regression / Extinction
C'est une bande son de film avec ses differentes émotions : la joie, l'oppression etc...
Ces quatre parties sont divisées en plusieurs pistes pour faciliter la tâche à l'auditeur. Mais celui-ci doit garder à l'esprit que c'est un seul et même morceau.
Comment définir "Cybion" ?
Du death progressif ?
Non trop réducteur, en effet, nous avons des passages death et prog mais nous cotoyons aussi du symphonique, des passages electros, des passages planants. C'est un album hyper varié, il vous faudra l'écouter plusieurs fois avant d'en venir à bout. Seul repère dans l'album, un thème qui revient souvent mais joué autrement afin de créer le lien, le concept, le fil conducteur.
Pour les influences du groupe, on ressent du DREAM THEATER, CYNIC, DIMMU BORGIR et bien sûr AYREON, le roi du concept-album.
D'ailleurs ce cher AYREON est invité sur l’album à jouer de ses instruments. Il n'est pas le seul d'ailleurs, beaucoup de musiciens francais et internationaux sont venus soutenir le groupe par leur présence. Les voix robotiques et les ambiances spatiales nous rappellent justement AYREON. Les passages symphoniques sont accentués par les violons et les claviers sont à la fois planants, electro, jazz (renforcé par l'ajout du saxophone) et bien d'autres dont des passages funkies, des parties de chorale dignes d'ERA. Les guitares sont également bien présentes : de très beaux solos de guitares ainsi qu'une bonne rythmique. Au niveau du chant, celui-ci est très varié : voix death, de temps en temps black metal mais aussi voix melodiques féminines et masculines qui permettent d'avoir différentes émotions en vous permettant de vous faire votre idée sur les paroles. En effet, Brett, le compositeur a créé pour cet album un langage unique : le KAL manière de renforcer le concept.
Toute cette variété assemblée comme un puzzle afin de créer une pièce uniforme. C'est un travail digne d'un orfèvre tellement unique et en avance sur son temps qu’il faut être ouvert d'esprit et être concentré sur cet album pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur. Ce n'est pas un album mais une oeuvre d'une rare beauté et puissance qui est pour moi un album culte et intemporel. La preuve en est, aucun label n'a voulu le distribuer.

Un packaging exceptionnel avec un livret de 36 pages expliquant le concept. Et comme cela ne suffisait pas, KALISIA a rajouté dans la version digipack, un CD bonus contenant la demo "Skies" remasterisée ainsi que quatre reprises de leurs groupes preferés avec des invités prestigieux. Nous avons donc droit comme reprise à du CYNIC (avec comme chanteuse Angela d'ARCH ENEMY et Christophe GODIN à la guitare), du DREAM THEATHER (avec guitaristes de TO-MERA et VENTURIA) du EMPEROR (avec chanteur de FOREST STREAM) et enfin une reprise des légendaires LOUDBLAST (avec le guitariste de SUP).
Bref, vous l'aurez compris, un second CD incroyable lui aussi.

C'est le premier groupe français à aller aussi loin dans la perfection qui va faire de "Cybion" un album culte.
Comme dirait Brett de KALISIA, je préfère être reconnu que connu. Nous à PROGRESSIVE AREA, nous reconnaissons votre talent et en redemandons !
Achetez cet album, tout l'argent reviendra au groupe car il le mérite. Jamais un groupe francais n'avait fait autant d'effort pour son album.
 
Here's mine @ Les Eternels :

Originally posted by LES ETERNELS
Note : 19/20

« Arlésienne : Chose dont on parle mais qui n'arrive ou ne se produit jamais ». 1995 : Les Montpellierains de Kalisia sortent leur première démo qui reçoit rapidement des critiques dithyrambiques. Quelques mois plus tard, le groupe annonce travailler sur un récit de science-fiction mis en musique, œuvre que tout le monde anticipe déjà comme le Star Wars du progressive death metal. Les années s'écoulent, le groupe semble s'être perdu dans les limbes intergalactiques. Mais fin 2008, une transmission est interceptée : Cybion serait prévu pour début 2009 !

Et de fait, c'est le 11/1 que cet album de 1h11mn11s est mis à disposition du public contre une somme modique. Premier constat à la réception : un digipack somptueux et un livret qui semble confirmer qu'un space-opera épique est sur le point de se jouer dans les oreilles de l'auditeur. Au programme, une histoire découpée en 20 chapitres (pistes), s'enchainant sans interruption sur plus d'une heure. A l'instar des grandes sagas littéraires, le livret propose même son glossaire qui présente personnages, institutions et planètes du concept. A l'insertion du CD, l'auditeur est accueilli par une voix robotique s'exprimant en Kal, langage créé de toutes pièces par le groupe. Passé une magnifique intro symphonique avec chœurs "heavenly", la plongée dans le monde fabuleux de Cybion s'opère...

La première écoute fait inévitablement lever un sourcil perplexe façon Spock. Difficile d'aborder un morceau de 71 minutes sans se sentir troublé. Côté vocaux, se succèdent sans relâche, mais toujours à propos, narrations, voix claires (féminines ou masculines) et voix death. Côté musique, on pense tout d'abord à Ayreon et Star One. Les Montpellierains et Lucassen ont clairement eu une approche similaire dans la mise en musique de leur concept. Ce n'est pas donc anodin si le papa d'Ayreon fait ici une apparition. Niveau technique, c'est plus vers DT, et surtout Cynic qu'il faut se tourner. On n'a donc pas affaire à des manchots. D'ailleurs Brett, le guitariste/growler de Kalisia s'est vu proposer le même poste chez Cynic, rien que ça ! Bref, un voyage dont on ressort essoufflé... mais avec une sacrée envie de creuser.

Vient alors le moment de se saisir du livret, de prendre la pilule rouge (ou est-ce la bleue ?) et de repartir à l'assaut de ce haut château. Et là, l'indescriptible beauté de l'oeuvre se dévoile : musique et voix sont au service de ce conte de S-F et s'adaptent parfaitement à tout moment aux aléas de l'histoire. Par exemple, la puissante Ligue Galactique s'exprime sous la forme d'une chorale angélique suppléée par des orchestrations symphoniques grandiloquentes. Une histoire d'amour se voit gratifiée d'interventions feutrées à la flute ou au saxo. Le conflit entre un personnage et un Dieu-Machine prend le forme d'un death brutal, extrêmement technique, blast-beats à l'appui. La musique rythme ce récit de bout en bout, lui donnant une substance inattendue que Dick ou Clarke n'aurait pas reniée.

Ainsi se construit Cybion, juxtaposant styles et séquences musicales majestueuses, au gré d'une histoire dans laquelle l'auditeur est proprement immergé. La musique sert ici de vecteur, transmettant les émotions des protagonistes à l'auditeur. Et ça marche ! Frissons garantis sur certains passages, tristesse à d'autres moments... La fluidité et la cohérence de l'album sont tout simplement époustouflantes. En 71 minutes, de nombreux styles sont explorés, de multiples transitions effectuées et rien ne semble artificiel. Le groupe fait preuve d'une maîtrise mélodique ahurissante. Certains passages peuvent néanmoins sembler datés, comme s'ils étaient restés figés au début de la gestation de Cybion, sans avoir franchi le cap du 21ème siècle. Mais aujourd'hui encore, quel récit de S-F n'a pas son paradoxe temporel ?

Vous l'aurez compris, Cybion est un album exigeant. Il requiert de l'auditeur une attention particulière afin de livrer peu à peu ses secrets. Mais la récompense est à la hauteur de l'effort fourni : un effet d'addiction qui nous pousse à nous caler dans notre fauteuil et à nous rebrancher, ouvrant ainsi la porte vers le monde virtuel de Cybion. Un album aussi exigeant que ses créateurs, qui l'ont peaufiné amoureusement pendant 10 ans, ont fait fi des impératifs commerciaux, et ont réussi à livrer un produit absolument superbe qui s'offre même le luxe de comporter un second CD intitulé Origins. Messieurs, chapeau bas !!!
 
http://www.vs-webzine.com/new.php?page=kronik&id_news=9613&pagh=&droite=

VS-WEBZINE said:
Note: 20/20

Si le nouvel album des GUNS et les sales vannes accompagnant chaque annonce de sa sortie imminente ont été le fil rouge de ces dix dernières années pour le grand public métal, un autre album s’est lui aussi fait désirer et a mis à l’épreuve la patience de ceux qui l’attendaient. Lui aussi a été enregistré en plusieurs fois au cours de la décennie passée, lui aussi contient des parties jouées par des musiciens qui ne sont plus dans le groupe, lui aussi a subi maints retards et à l’heure où j’écris ces lignes, alors que le produit est finalisé et que les albums précommandés ont été envoyés à leurs destinataires, le sort, qui ne s’avoue pas vaincu si facilement, a décidé de jeter encore quelques clous sur l’autoroute qui s’ouvrait enfin à KALISIA.

C’est ainsi qu’alors que j’attendais de recevoir mon exemplaire pour faire cette kro, afin d’écouter les deux CD avec leur « vrai » son et non pas le MP3 (de très bonne qualité ceci étant dit) promo fourni par le groupe et d’avoir le magnifique livret dans les mains, c’est ainsi donc que les facteurs dijonnais décidèrent de se mettre en grève. Pas de courrier pendant une quinzaine de jours et un joyeux foutoir dans les bacs de tri à prévoir... Pour couronner le tout, un problème logistique a empêché l’album d’arriver dans les bacs dijonnais à la date prévue, donc il était dit que cette kro se ferait sans support physique ! Dans un sens, on peut dire que tous ces évènements (c’est dingue ce qui se passe en Bourgogne hein !?) auront agrémenté l’histoire entourant la conception et la réalisation de « Cybion »… reste à savoir si autant d’attente et de péripéties en valaient la peine.

Des éléments de réponse nous sont donnés dès les premières notes : son parfait, chaleureux et précis, introduction accueillante aux sonorités cybernétiques et symphoniques… l’amateur de science-fiction et de métal/death progressif ne pourra s’empêcher de saliver tout en conservant une pointe de doute dans un coin du crâne : 71 minutes, c’est long, et il peut se passer beaucoup de choses, on peut tout aussi bien frôler l’excellence que patauger dans la médiocrité. Heureusement, c’est de l’excellence que KALISIA s’approche, une excellence tout aussi bien musicale que visuelle ! Pas un temps mort, pas une seconde de remplissage, une diversité d’influences et une richesse musicale rares, « Cybion » met la barre très haut dans tous les domaines. Sans être révolutionnaire, et tout en assumant pleinement certaines références évidentes telles DREAM THEATER, AYREON et CYNIC, sa construction, son concept, la volonté de ses géniteurs de ne se limiter à aucun style en particulier en font un album dont l’identité est très forte. A moins d’être de ceux qui cherchent obsessionnellement à tout décortiquer et à rattacher la moindre note à quelque chose de déjà existant, il sera difficile de ne pas succomber à ses charmes.

Décrire par des mots l’expérience « Cybion » n’est pas évident, car comme toute expérience émotionnelle elle comporte une grosse part de subjectivité, et que trop en dire reviendrait en quelque sorte à résumer ce qui, à mon sens, ne doit pas l’être. Cet album a en effet été conçu comme une entité, une histoire ayant un début et une fin, inspirée en partie par "L’Homme Symbiotique" de Joël de Rosnay (1995) et ayant été découpée en une vingtaine de plages pour en faciliter l’accès aux auditeurs mais ne devant être appréhendée que dans sa globalité, livret et illustrations compris. Tous les éléments nécessaires à sa compréhension s’y trouvent en effet, du glossaire donnant des informations sur les personnages clés aux paroles imprimées sur les magnifiques dessins et infographies qui rapprochent « Cybion » de l’univers de la BD.

Certaines chansons comme « Awkward Decision » ou « Blessed Circle » se détachent bien du lot et pourraient même faire office de singles, mais il est évident à l’écoute de l’album que de même qu’il est inconcevable de se contenter d’une séquence de film pour l’apprécier à sa juste valeur, on ne prendra la juste mesure de « Cybion » qu’une fois totalement immergé dans l’histoire. Le penchant pour le progressif de Brett Caldas-Lima laissera sûrement quelques âmes avides de brutalité à la porte, mais les autres pénètreront dans un univers où les growls death côtoient des voix angéliques à la ENDENBRIDGE, où les synthétiseurs oscillent entre nappes symphos et sonorités plus avant-gardistes, où les solos vous entraînent dans un tourbillon de mélodies imparables, où quelques pauses atmosphériques évoquent le « Voyage 34 » de PORCUPINE TREE et où le duo guitares/batterie vous rappelle à chaque instant que vous écoutez un album de métal !

Le travail de KALISIA ne s’est pas arrêté à un bête mélange des genres, vous l’aurez compris, et on trouve bien d’autres éléments sur l’album, comme tous les effets pratiqués sur les voix, qu’elles soient narratives ou chantées, les passages électro (discrets mais pertinents), et quelques autres surprises que je vous laisserai découvrir, qui soulignent la dramaturgie de l’histoire et, en quelque sorte, la cimentent. Contrairement à ce qu’on pourrait croire compte tenu de l’ambition du groupe, « Cybion » est tout ce qu’il y a de plus digeste, ce qui ne sera finalement pas une surprise pour ceux qui connaissent déjà le EP « Skies » sorti à une époque où les clés USB n’existaient pas encore, qui avait révélé un groupe à l’énorme potentiel bien que demandant encore un peu de maturité. Ce EP, vous le retrouverez sur le CD bonus de l’édition limitée, en version remixée, accompagné de quatre reprises de petits groupes à qui KALISIA voulait donner un coup de pouce : CYNIC, DREAM THEATER, EMPEROR et LOUDBLAST. Pour l’occasion, ils ont fait appel à quelques-unes de leurs connaissances officiant dans des projets plus ou moins obscurs comme Angela Gossow (ARCH ENEMY) qui vient se défouler sur « How Could I », Paul Masvidal (CYNIC) qui bafouille un solo sur « This Dazzling Abyss » ou Ludovic Loez (SUPURATION, S.U.P.) qui apparaît sur le même titre.

Certains se braqueront peut-être devant la note attribuée à un album qui ne sera pour eux qu’un album de prog de plus, et bien qu’ils se braquent, cela ne retirera rien à l’énorme boulot de composition et d'arrangements abattu par le groupe, au soin apporté au packaging, à la création du livret et de l’histoire. Ils ont même poussé le vice jusqu'à créer un nouveau système linguistique, dont l'utilisation se résume quantitativement à quelques couplets, mais dont l'apport qualitatif est énorme. On pourra adorer ou détester « Cybion », KALISIA aura au moins eu le mérite d’aller jusqu’au bout de ses idées, de s’être donné les moyens de réaliser son projet et d’avoir utilisé tout le temps qu’aura duré sa création à faire en sorte de sortir un produit aussi bien fini que possible. Et je persiste et signe, nous tenons là l'un des tous meilleurs albums de 2009 et certainement l'un des meilleurs du genre tout simplement! Alors à vos cartes de crédit, cassez vos tirelires, vendez votre corps s'il le faut mais procurez-vous ce disque!!!

Edit : Album enfin reçu! Confirmation de ce que le pressbook contenant une version digitale du livret laissait espérer, le packaging est magnifique! Certainement l'un des plus beaux que j'aie pu voir ces dernières années avec les AYREON.
- double digipack blanc mat avec bandeau brillant sur le recto reproduisant une partie de l'artwork (cf. visuel de la kro). Sur le verso, même procédé avec les chapitres de "Cybion" en brillant ainsi que les titres de "Skies" et les reprises. (description non exhaustive)
- livret 36 pages au format digipack (donc trop grand pour un boîtier cristal normal... donc exclusif), papier couché mat de 130g, donc pas de risque de laisser de vilaines traces de doigts et gage de robustesse.

...bref, une présentation absolument irréprochable à l'image de l'album! Comme promis, on passe de 19 à 20/20!
 
http://metal.nightfall.fr/index_7455_kalisia-cybion-2009.html

[quote="NIGHTFALL IN METAL EARTH]
Note : 5/5

Il est des groupes, appelés à devenir cultes, que le destin n'épargne pas et qui se retrouvent à voguer de Charybde en Scylla. CYNIC en est un bon exemple. Focus, édifice imposant de l'histoire du metal, sort en 1993 et déroute ses contemporains. Un an plus tard, les Floridiens se séparent et entrent dans la légende. Les années passent, quelques fans acharnés croient encore en une reformation, car l'espoir fait vivre... Et ils ont bien raison d'espérer, car en septembre 2006, à la surprise générale, Paul Masvidal annonce la réunion du groupe, et en 2008, le deuxième album, Traced In Air, devient réalité.

Ce parallèle avec CYNIC est loin d'être innocent : d'une part les Montpelliérains de KALISIA voient le groupe américain comme l'une de leurs influences principales, d'autre part, leur parcours est au moins aussi atypique. Le 1/11/96 (retenez bien cette date) Adipocere Records distribue discrètement Skies, leur première démo, parue un an plus tôt au format cassette. L'objet, encensé par les critiques et rapidement épuisé, devient culte auprès des rares connaisseurs qui ont réussi à mettre la main dessus. Les musiciens de KALISIA, emplis d'optimisme, décident par la suite d'enregistrer un premier album à l'ambition démesurée.

Les années passent et l'album ne sort pas. Le projet, nommé Cybion est marqué par une gestation lente. Prévu pour 2003, il est finalement repoussé, se transformant en Arlésienne, voire, soyons fous, en Chinese Democracy du prog. Les années passent... et l'album ne sort toujours pas.

Puis, fin 2008, une nouvelle que l'on n'attendait plus voit le jour : KALISIA est de retour. L'attente est enfin terminée, Cybion paraît le 1/11/09 (petit clin d'oeil à Skies) sous la forme d'un somptueux digipack comprenant deux disques : Cybion et Origins.

CYBION

Le voilà donc, ce monumental morceau d'une heure, onze minutes et onze secondes. Je sais ce que vous pensez, Brett Caldas-Lima, tête pensante du projet, est un maniaque. Et vous avez bien raison : Cybion, plus qu'une chanson, découpée en parties et sous-parties pour plus de commodités, est une histoire, un concept album de science fiction avec son univers, ses personnages et même sa langue ! Vous ne rêvez pas, un langage imaginaire, le kal, a été inventé pour les besoins de l'histoire. Un exemple parmi tant d'autres de l'ambition pharaonique du projet.

La chronique arrive, inévitablement, à un point crucial : le concept aura beau être génial, sans la musique pour lui donner vie, tout s'effondre. Je ne vous ferai pas languir, vous avez vu la note et sans doute lu d'autres critiques dithyrambiques sur le net. Cybion est d'une excellence rare, m'a donné la chair de poule à la première écoute et continue de me passionner, jour après jour, sans jamais me lasser. Contrairement à ce que l'on pourrait craindre, on entre sans aucune difficulté dans l'univers futuriste dépeint par KALISIA. Ensuite, quel bonheur de le réécouter pour déceler ici un rythme bien pensé, et là une mélodie qui reste en tête. Riche, foisonnant, passionnant, les adjectifs mélioratifs ne manquent pas pour décrire ce petit bijou.

Une pensée me traverse la tête : voilà l'esprit progressif, le vrai, dans toute sa grandeur ! Celui qu'ont réussi à toucher des groupes tels que PINK FLOYD et YES pour le rock, DREAM THEATER, CYNIC et AYREON pour le metal, cette musique complexe, qui n'hésite pas à emprunter à différents styles pour faire voyager l'auditeur dans un univers si différent du sien et si attirant. Je m'emporte, mais l'aventure proposée par Cybion me ramène des années en arrière, ravive en moi un enthousiasme presque enfantin, tandis que la diversité des styles brassés élargit cette palette de souvenirs. Et petite surprise, Arjen Lucassen, nous honore d'une discrète apparition qui fera fondre tout bon fan d'AYREON.

Un constat s'impose : les musiciens maîtrisent totalement leur propos. J'entends par là qu'ils ont un bagage technique impressionnant qui leur permet d'aborder différents styles : metal progressif, symphonique, death metal, voire jazz ou funk ! Le tout au service de pas mal de modestie et de professionnalisme, car toute cette technique se fait finalement assez discète et c'est tant mieux ! L'auditeur n'est pas rebuté par des plans improbables et prendra plus tard plaisir à relever toutes les subtilités de l'album, car il y en a ! Cybion est un véritable travail d'orfèvre, d'une précision diabolique, dont l'écoute est toujours un délice.

ORIGINS

Je pourrais très bien considérer ce deuxième disque comme un simple bonus, mais d'une part, il est inclus dans le digipack, et d'autre part, ce ne serait pas rendre justice à sa qualité. Le CD se divise en deux parties : la démo, Skies, remixée et remasterisée, à laquelle s'ajoutent quatre reprises. Une fois de plus, KALISIA ne se moque pas de nous.

La démo est composée de quatre pistes, pour plus d'une demi-heure de musique, et permet de se rendre compte du chemin parcouru pour arriver à Cybion. Même si on n'atteint pas le niveau phénoménal de l'album, force est de constater que la musique que le groupe jouait à ses débuts était déjà excellente.

Les quatre reprises sont pour le moins alléchantes et concentrent la liste impressionnante d'invités de luxe : Angela Gossow (ARCH ENEMY) et Christophe Godin (MÖRGLBL) pour la reprise de CYNIC, David Scott McBee (ex-SHOCK OPERA), Tom MacLean (TO-MERA) et Charly Sahona (VENTURIA) pour celle de DREAM THEATER, Sonm (FOREST STREAM) pour celle d'EMPEROR et enfin Ludovic Loez (SUP) et Paul Masvidal (CYNIC) pour celle de LOUDBLAST. Quel casting ! Si elles n'atteignent pas le degré d'excellence de Cybion ou même de Skies, les reprises sont de grande qualité et contiennent toutes leur lot de bonnes surprises, à l'image de How Could I et son solo final, improvisé par Christophe Godin. On pourra en tout cas louer les choix opérés, A Fortune In Lies n'étant par exemple pas la chanson la plus emblématique de DREAM THEATER : un choix ingénieux, reprendre une chanson plus connue aurait été bien plus facile, mais aussi moins intéressant. I Am The Black Wizard d'EMPEROR surprend, on ne s'attendait pas vraiment à retrouver cet hymne du black metal, mais une interprétation tout en finesse lui permet de s'intégrer parfaitement à l'ambiance. Je ne connais pas LOUDBLAST, donc cette dernière reprise m'a moins touché, toutefois on ne peut que saluer la performance vocale de Ludovic Loez et bien sûr le solo de Paul Masvidal de CYNIC.

KALISIA a donc frappé un grand coup avec cet album magistral, à ranger soigneusement aux côtés des fleurons du métal progressif. Après un tel bijou, difficile de dire si le groupe sera capable de lui donner un successeur. Pour l'heure, trêve de questions inutiles, Cybion, pour ses deux disques bourrés à craquer, son univers d'une grande richesse et ne serait-ce que pour le statut déjà culte de l'œuvre, mérite d'être acheté les yeux fermés.

Note : Cybion est disponible en deux versions sur le site officiel du groupe, le sublime digipack pour 14€ et le mp3 pour seulement 3€ !

Nebel
[/quote]
 
http://www.musicwaves.fr/frmChronique.aspx?PRO_ID=3925

MUSICWAVES said:
Note : 9/10

Quoi de neuf sur la planète métal ? La question parait simple et pourtant, à travers les décennies, cette problématique ne nous a jamais quittée. Certains dirons : « Foutaises, le seul truc qui nous intéresse c'est que la musique soit bonne, mélodique, transporte, blablabla... ». Pourtant, depuis quarante ans, la musique métallique évolue et change, et c'est un fait. Grossièrement, le hard et le heavy servent de tronc commun, et les absurdes étiquettes stylistiques distinguent des évolutions diverses: Plus rapide pour le speed et le thrash, plus sombre pour le death et le black, plus complexe avec le progressif. Chaque genre ayant en plus ses déclinaisons atmosphériques, symphoniques et j'en passe.

Tout cela est très riche et très bien, mais malheureusement, depuis quelques années, les groupes se mordent la queue et les métalheads s'inquiètent. Un pessimisme ambiant constate que les chef d'œuvre sont derrière nous. Des bonnes choses certes, des groupes inventifs... Mais rien qui ne sorte des schémas quelques peu figés depuis six ou sept ans (à la louche). Des albums comme "BE" de Pain of Salvation sont des coups dans l'eau, des délires égoïstes et géniaux. Rien qui puisse permettre de dire : « Là, musicalement, il s'est passé quelque chose ».

Un phénomène s'observe pourtant : il s'agit du rapprochement des musiques extrêmes et progressives. Qu'il s'agisse de Cynic ou d'Opeth, le mariage est consommé depuis déjà longtemps, mais c'est toujours flou. Il manque un album. Un album qui mettrait à la fois un grand coup de pied dans la fourmilière et qui ouvrirait une multitude de portes. Une sorte de synthèse de ce qui s'observe actuellement pour pouvoir enfin avancer sans regards embués vers le passé. Et à ce stade, je ne créerai plus vraiment la surprise en disant qu'avec le premier véritable album de ce groupe français, « quelque chose s'est enfin vraiment passé ».

Il faut dire que Kalisia a bossé. Depuis sa démo, "Skies" (remasterisée sur un deuxième CD avec l'édition digipack, ainsi que quatre reprises), qui avait fait du bruit au milieu des années 90', le groupe travaille sur un album au concept dantesque. Une seule chanson, découpée en chapitres, qui raconte une histoire invraisemblablement complexe pendant soixante et onze minutes. Pour servir ce travail ambitieux, Kalisia n'a reculé devant rien et l'album est ainsi un véritable condensé de bonnes idées et d'innovations. Passages techniques et rapides, riffs dévastateurs, passages électro, saxophone, flute, éléments symphoniques... L'album est une synthèse de pléthore d'éléments qui s'intègrent sans problème à un son global.

Le tout aurait pu être indigeste et bordélique, mais ce n'est pas le cas. L'ensemble s'écoute comme un fleuve. Il serait inexacte de dire que c'est cohérent, du moins au sens ou on l'entend d'habitude. Très peu de thèmes se retrouvent sur les différents morceaux et l'ensemble est très éclectique, mais le fait est qu'aucune transition ne choque. Cette cohésion s'explique par un son constamment dynamique, même dans les passages plus calmes (écoutez donc ce son de batterie, brutal et puissant). Une véritable innovation vient de l'utilisation des voix. Le chant death succède sans problème au chant féminin ou à des voix robotiques voire des choeurs grégoriens, sans avoir l'impression d'entités qui se répondent. En effet, l'une des idées de "Cybion" est que nous appartenons tous à un tout. Cette alternance de voix encastrées les unes dans les autres l'illustre efficacement.

Lorsque les dernières notes s'achèvent, il est impossible d'être resté indifférent à ce traumatisme musical. Kalisia a parfaitement digéré deux décennies de musique, et lance dans le paysage un album étrange, jusqu'au boutiste dans le mélange des genres. En tirant le meilleurs de ces influences et en livrant un album peut-être pas parfait, mais purement original, ils ont réussi l'amalgame ultime qui permet d'être enfin optimiste sur l'avenir du métal. Tout simplement.

Note: Je préfère préciser que le parti pris de cette chronique n'est pas à prendre au pied de la lettre. J'essaie juste d'offrir une grille de lecture qui mette en valeur les éléments enthousiasmants de ce disque. Libre à chacun de se faire son opinion...

ZoSo
 
http://metal-hang.com/2009/03/09/chronique-cd-kalisia-cybion/

METAL HANG said:
Commençons cette chronique en présentant ce groupe de death mélodique progressif français qui a eu son petit succès avec sa première démo Skies (qui apparemment pouvait se trouver sur Ebay à plus de 100€… Bah mes cochons !). Ils ont ramé sévère pour pouvoir pondre ce Cybion, se voyant refuser le soutien de maisons de disques, ont reçu l’aide (et la participation) de divers artistes du milieu métal (Arjen Lucassen, Angela Gossow, Ludovic Loez…). Les revoilà, treize ans après (vous vouliez battre Guns N’ Roses !?) avec enfin un album digne de cette attente. Le mixage du son est très limpide ; on sent le boulot de titan qui a été fait par Brett Caldas-Lima. Que dire à part que le défis lancer par Brett et compagnie sont réussis !

CD 1 : Cybion
Cybion est à la base un album concept d’un seul morceau (qui ose dire encore “épique” à ce niveau-là !), qui se doit d’être écouter d’une traite nous indique le site web. Kalisia l’a composé à la manière d’un film et veut nous transporter. Pour commencer, le magnifique livret est rempli d’images de mondes imaginaires. Brett a même été jusqu’à créé un langage universel, à l’instar d’un Magma, qui est le “Kal”. Des personnages donnent encore plus d’originalité à l’histoire (pas autant que dans Ziltoïd the Omniscient cependant !). Et la musique s’y prête très bien : on se sent happé vers cette univers fantastique ; dès l’intro on vous en met plein la tête ; l’orchestration est parfaite et se marie à merveille avec les lourdes guitares de Loïc et Brett, ainsi que les parties claviers et batterie totalement hallucinantes ; sans oublier le chant tranchant de Brett auquel vient s’ajouter ceux plus doux d’Élodie Buchonnet et de Corinne Lombard. Ce monument s’achève après plus d’une heure avec la même intensité qu’au départ.

CD 2 : Origins
Origins n’est autre que Skies, leur première démo 4 titres adjointe de The Covers, qui nous montre que malgré toutes ces années, l’univers “Kalisia” est bel et bien toujours présent. Skies renferme quatre petits bijoux d’une intensité incroyable. C’est hallucinant que, depuis tout ce temps, cette énergie soit encore présente dans Cybion. The Covers contient plusieurs reprises de groupes qui ont influencé Kalisia. J’ai un coup de cœur pour les reprises d’Emperor, Loudblast et Dream Theater; ils réussissent à mettre leur patte et à nous donner un nouveau regard sur ces morceaux.

En résumé…
Après la première écoute, j’étais complètement conquis par ce premier (vrai) opus de Kalisia, ça faisait longtemps que je n’avais pas écouter de CD de death métal progressif aussi fluide et intense (mis à part Cynic), sans effet de lourdeur ; pourtant Kalisia nous met une grosse claque dans la gueule avec ce monstre de taille, ce qui nous rassure sur l’ambition de réussir de certains groupe de métal français. Tous les efforts fournis par Kalisia pour construire une telle œuvre risque bien de porter ses fruits. De plus avec Cybion, Ils nous offrent de découvrir (ou redécouvrir pour certains) Skies, qui permet d’entendre la force du groupe sur des titres totalement indépendant et, cerise sur le gâteau, les cinq reprises m’ont permis de les voir marier leur propre son à des titres de groupes aux styles divergents… ou pas.
Après tout ça, on ressort les yeux pleins d’étoiles, avec plus de deux heures de pure death métal mélodique, comme quoi l’attente a parfois du bon et que le métal français a de beaux jours devant lui (enfin je l’espère vivement).

Manutane