http://www.metalsickness.com/chronique.php?id_chronique=2269
Attention, chronique studieuse !
Je m'explique. Loin de moi l'idée de rédiger mes chros habituelles sans un minimum d'attention, toutefois aujourd'hui, je vais m'atteler à une musique que le groupe concerné positionne lui-même à la croisée du black, du death, du thrash et du heavy-metal. Etant franchement réfractaire aux deux premiers styles évoqués, il va me falloir faire preuve d'ouverture d'esprit (et sûrement de courage) pour affronter ce disque.
"Self Destructed" est le troisième opus des lyonnais de The Oath. Le groupe existe depuis plus de dix ans et il est clair ou plutôt sombre) d'emblée que l'on n'est pas en face de l'uvre de débutants, tant cet album est maîtrisé de bout en bout.
Pour ce qui est de la définition que donne le combo de sa musique, il n'y a pas tromperie sur la marchandise ! Le chant nous plonge directement en territoire hostile, avec des growls bien gras, mais pas totalement haineux. Là c'est sûr, j'ai du mal, mais bon on y reviendra car il serait dommage de ne citer que des points négatifs en début de chronique.
Car ce qui saute aussi aux oreilles, c'est que l'emballage sonore est très bon, la production n'en fait pas trop dans la surenchère et elle offre aussi parfois des sonorités apaisantes. Les grattes ne ressemblent pas à des barbelés rouillés, les synthés sont judicieusement délicats, et la rythmique est très propre.
Un autre élément qui permet de garder l'attention d'un auditeur comme moi, c'est l'apport non négligeable de passages ouvertement heavy metal (avec ça et là des petites touches qui feront penser à Maiden ! eh oui !). Le travail des guitares est remarquable, passant d'un style à un autre avec à propos et toujours une recherche de la mélodie qui fait mouche. Du coup, on sait qu'au milieu de la furie, peut surgir une éclaircie, un retour à des fondamentaux rassurants. Parce que tout de même, ça blaste souvent, ça vomit ses tripes plus qu'à son tour (amusant d'ailleurs le contraste entre des nappes de claviers toutes mignonettes et l'impression d'entendre un cerf égorgé répandre le contenu de ses entrailles sur sa progéniture, notamment sur "Alone I Roam") bref, ça bastonne dans les grandes largeurs, mais avec ce fond de civilité qui fait la différence entre les bouchers froids et les esthètes de la destruction (oui, je me pignolle un peu par moment !).
D'ailleurs, autant lâcher tout de suite le fond de ma pensée, il est vraiment dommage que le "chant" death soit aussi prédominant, car les passages en chant clair sont, à mon sens d'une toute autre efficacité et se marie bien mieux avec le reste de la musique comme en atteste l'opener "End Of The Lines".
Car musicalement, ça tient rudement bien la route, chaque compo est construite avec précision et soin. Les ambiances sont variées, comme sur "Impossible Cure" où les guitares sont superbement mélodiques et offrent ainsi un contrepoint intéressant à l'agressivité vocale. Un morceau vraiment tripant. Les riffs thrash sont nombreux et très bien trouvés. Les orchestrations sont riches et rythmiquement, un boulot énorme est abattu.
Ne possédant pas de solides références dans ce genre de musique (le seul nom qui me vient à l'esprit pour comparer serait Barren Earth, en moins planant), je suis toujours étonné qu'on puisse pondre des arrangements d'une telle qualité et venir tout foutre par terre avec des beuglements incessants par-dessus. Qu'on soit bien d'accord, je ne remets nullement le travail de Pierre Leone (également guitariste) en question, c'est vraiment un problème de choix artistique ! Ainsi, l'excellente "I Am Nothing" qui clôt le disque serait, selon mes critères, beaucoup plus percutante avec un vocaliste plus typé thrash voir heavy. Là, le growl tend à niveler les compos et à estomper les variations des instrumentistes.
Après maintes écoutes, le constat ne fait que se renforcer. Sur "Self Destructed", The Oath propose une musique puissante, inspirée et fort bien exécutée mais définitivement, moi, les growls, c'est à dose homéopathique. Du coup, si ce style de chant vous séduit, vous savez que vous pouvez foncer sur cet opus, il comblera vos attentes. Dans le cas contraire, l'épreuve vous semblera sûrement assez éprouvante
Attention, chronique studieuse !
Je m'explique. Loin de moi l'idée de rédiger mes chros habituelles sans un minimum d'attention, toutefois aujourd'hui, je vais m'atteler à une musique que le groupe concerné positionne lui-même à la croisée du black, du death, du thrash et du heavy-metal. Etant franchement réfractaire aux deux premiers styles évoqués, il va me falloir faire preuve d'ouverture d'esprit (et sûrement de courage) pour affronter ce disque.
"Self Destructed" est le troisième opus des lyonnais de The Oath. Le groupe existe depuis plus de dix ans et il est clair ou plutôt sombre) d'emblée que l'on n'est pas en face de l'uvre de débutants, tant cet album est maîtrisé de bout en bout.
Pour ce qui est de la définition que donne le combo de sa musique, il n'y a pas tromperie sur la marchandise ! Le chant nous plonge directement en territoire hostile, avec des growls bien gras, mais pas totalement haineux. Là c'est sûr, j'ai du mal, mais bon on y reviendra car il serait dommage de ne citer que des points négatifs en début de chronique.
Car ce qui saute aussi aux oreilles, c'est que l'emballage sonore est très bon, la production n'en fait pas trop dans la surenchère et elle offre aussi parfois des sonorités apaisantes. Les grattes ne ressemblent pas à des barbelés rouillés, les synthés sont judicieusement délicats, et la rythmique est très propre.
Un autre élément qui permet de garder l'attention d'un auditeur comme moi, c'est l'apport non négligeable de passages ouvertement heavy metal (avec ça et là des petites touches qui feront penser à Maiden ! eh oui !). Le travail des guitares est remarquable, passant d'un style à un autre avec à propos et toujours une recherche de la mélodie qui fait mouche. Du coup, on sait qu'au milieu de la furie, peut surgir une éclaircie, un retour à des fondamentaux rassurants. Parce que tout de même, ça blaste souvent, ça vomit ses tripes plus qu'à son tour (amusant d'ailleurs le contraste entre des nappes de claviers toutes mignonettes et l'impression d'entendre un cerf égorgé répandre le contenu de ses entrailles sur sa progéniture, notamment sur "Alone I Roam") bref, ça bastonne dans les grandes largeurs, mais avec ce fond de civilité qui fait la différence entre les bouchers froids et les esthètes de la destruction (oui, je me pignolle un peu par moment !).
D'ailleurs, autant lâcher tout de suite le fond de ma pensée, il est vraiment dommage que le "chant" death soit aussi prédominant, car les passages en chant clair sont, à mon sens d'une toute autre efficacité et se marie bien mieux avec le reste de la musique comme en atteste l'opener "End Of The Lines".
Car musicalement, ça tient rudement bien la route, chaque compo est construite avec précision et soin. Les ambiances sont variées, comme sur "Impossible Cure" où les guitares sont superbement mélodiques et offrent ainsi un contrepoint intéressant à l'agressivité vocale. Un morceau vraiment tripant. Les riffs thrash sont nombreux et très bien trouvés. Les orchestrations sont riches et rythmiquement, un boulot énorme est abattu.
Ne possédant pas de solides références dans ce genre de musique (le seul nom qui me vient à l'esprit pour comparer serait Barren Earth, en moins planant), je suis toujours étonné qu'on puisse pondre des arrangements d'une telle qualité et venir tout foutre par terre avec des beuglements incessants par-dessus. Qu'on soit bien d'accord, je ne remets nullement le travail de Pierre Leone (également guitariste) en question, c'est vraiment un problème de choix artistique ! Ainsi, l'excellente "I Am Nothing" qui clôt le disque serait, selon mes critères, beaucoup plus percutante avec un vocaliste plus typé thrash voir heavy. Là, le growl tend à niveler les compos et à estomper les variations des instrumentistes.
Après maintes écoutes, le constat ne fait que se renforcer. Sur "Self Destructed", The Oath propose une musique puissante, inspirée et fort bien exécutée mais définitivement, moi, les growls, c'est à dose homéopathique. Du coup, si ce style de chant vous séduit, vous savez que vous pouvez foncer sur cet opus, il comblera vos attentes. Dans le cas contraire, l'épreuve vous semblera sûrement assez éprouvante